Nouvelle recommandation de bonne pratique de la HAS
pour les ESSMS
Cette recommandation de bonnes pratiques professionnelles constitue le troisième volet d’un programme portant sur « la prévention des addictions et la réduction des risques et des dommages ».
Le premier volet, consacré aux centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers des drogues (CAARUD) – octobre 2017. Le deuxième volet portant sur les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) – 2020.
Cette troisième recommandation a pour objectif de fournir des repères et outils aux professionnels sociaux et médico-sociaux en vue de :
- prévenir ou retarder l’entrée dans les conduites addictives des personnes accompagnées et leur transition vers l’addiction ;
- réduire les risques et les dommages liés à ces pratiques et améliorer la qualité de vie des personnes ayant des conduites addictives ;
- accompagner vers les ressources spécialisées les personnes désireuses de se soigner ou de réduire leurs pratiques à risque et adapter le projet personnalisé d’accompagnement.
Synthèse de la recommandation de Bonne Pratique publié par la Haute Autorité de Santé
Quels sont les impacts de cette recommandation sur les évaluations ?
Cette recommandation va permettre d’apporter des éléments à différents chapitre du référentiel, notamment :
- Critère 1.14.4 : Les professionnels facilitent la compréhension des messages de prévention et d’éducation à la santé de la personne accompagnée. La recommandation commence par : Engager la structure dans la prévention, le repérage et l’accompagnement des conduites addictives (organiser la démarche, établir un diagnostic, former et soutenir l’équipe, s’inscrire dans un réseau de partenaire)
- Critère 2.4.2 : Les professionnels adaptent le projet d’accompagnement aux risques liés aux addictions et conduites à risques auxquels la personne est confrontée. La recommandation détaille autour de 3 chapitres comment :
- Repérer et co-évaluer les conduites addictives afin de co-définir un accompagnement adapté aux besoins et aux souhaits de chaque personne,
- Mettre en œuvre des actions dans la structure à partir des besoins repérés dans les projets personnalisés d’accompagnement,
- Suivre la mise en œuvre des accompagnements et gérer les situations problématiques.
Où retrouver cette recommandation ?
Vous pouvez vous rendre sur le site de la HAS, ou en cliquant sur le lien : rbpp_prevention__rdrd_esms_volet_pa_2023_01_24.pdf (has-sante.fr)
Qu’est-ce qu’une addiction ?
Au sens du référentiel d’évaluation : les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères.
L’addiction se caractérise par l’impossibilité répétée de contrôler un comportement et la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives. La notion de conduite addictive comprend à la fois les addictions aux substances psychoactives (alcool, tabac, drogues illicites), mais également les addictions comportementales, sans substance psychoactive (jeu, par exemple).
Au sens de la recommandation : l’addiction est un « trouble neurobiologique primaire et chronique dont le développement et les manifestations sont influencés par des facteurs génétiques, psychosociaux et environnementaux. Le concept clinique d’addiction est inclus dans le diagnostic de « trouble de l’usage de substance » et se caractérise par des comportements qui incluent un ou plusieurs des éléments suivants : altération du contrôle de la consommation de la substance en cause, consommation compulsive, poursuite de la consommation en dépit de ses conséquences négatives pour l’individu et/ou son entourage et besoin impérieux de consommer la substance (craving) ».
INFO : « L’addiction aux écrans » n’est actuellement pas reconnue dans les nomenclatures diagnostiques et fait l’objet de recherches. En effet, les données scientifiques actuelles sont insuffisantes pour apprécier les troubles de l’usage qu’ils induisent (10). En l’absence de consensus sur le plan scientifique, il est donc inadéquat d’évoquer une « addiction aux écrans ». Ces recommandations ne traitent donc pas des pratiques liées aux écrans, même si elles interrogent les professionnels de terrain.
Les acteurs de la prévention des addictions et de la prévention/promotion de la santé :
Les CSAPA : les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie, ils proposent des soins spécialisés de première intention. Ils assurent dans un cadre ambulatoire et/ou résidentiel, les missions :
- Obligatoires :
- accueil, information, évaluation médicale, psychologique et sociale et l’orientation de toute personne concernée ou de son entourage.
- La prévention individuelle et collective.
- La participation aux dispositifs de recueil d’information et au dispositif de veille en addictovigilance et pharmacodépendance.
- Obligatoires, pouvant faire l’objet d’une spécialisations ‘alcool’ ou ‘substances illicites’ :
- prise en charges médicale, psychologique, sociale et éducative, comprenant notamment le sevrage et son accompagnement, ainsi que la prescription et le suivi des traitement médicamenteux.
- La réduction des risques et des dommages associés aux consommations de substances psychoactives.
- Facultatives :
- la prise en charge des addiction sans substance,
- l’intervention en milieu carcéral,
- les activités de formation et de recherche,
- la mise en place de consultations de proximité en vue d’assurer le repérage précoce des usages nocifs.
- Pour aller plus loin : Recommandation HAS « Prévention des addictions et réduction des risques et des dommages par les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) »
Les CAARUD : les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de la drogues
Pour aller plus loin : Recommandation ANESM « La réduction des risques et des dommages dans les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) »
Les ELSA : les équipes de liaison et de soins en addictologie.